PAR VIANNEY INGASSO LE 20 NOVEMBRE 2018
BANGUI, le 20 novembre 2018 (RJDH)—Martin Ziguélé, Député de Bocaranga 1, a salué le transfert d’Alfred Yekatom Rombhot à la Cour Pénale Internationale le samedi 17 Novembre 2018. Pour le Président du MLPC, cela marque le début de la fin de l’impunité en Centrafrique.
RJDH : Monsieur Martin Ziguélé, bonjour !
MZ : Bonjour !
RJDH : Le député Alfred Yekatom, arrêté le 29 octobre 2018, a été transféré le Samedi 17 Novembre 2018 à la CPI pour des crimes relevant de la compétence de cette juridiction internationale. Quelle est votre réaction à chaud?
MZ : Oui, je pense que c’est un évènement très important pour la République Centrafricaine parce que cela permet de rendre concret aux yeux de tous nos compatriotes ce qui a toujours été dit, à savoir que nul n’est au-dessus de la loi. Cela permet aussi de dire que c’est peut-être la fin de l’impunité. Naturellement, tout accusé est présumé innocent et a le droit de se défendre. Aussi il aura peut-être à expliquer comment il est entré dans cet engrenage et cela permettra à la justice de se déployer, de faire en sorte que les victimes, surtout ceux qui ont souffert d’un certain nombre d’abus, puissent bénéficier de la justice.
RJDH : Croyez-vous que l’arrestation de Monsieur Rombhot puisse dissuader les autres leaders des groupes armés à revoir leur position ?
MZ : Mais vous voyez bien que cette affaire arrive au moment où à Alindao, Batangafo et Bambari, nos compatriotes sont assassinés comme des animaux, c’est-à-dire attaqués dans des lieux où ils se sont déjà refugiés.
Pour que ceux qui, en tant que chefs de guerre, chefs rebelles et chefs des groupes armés ont donné volontairement la mort aux Centrafricains puissent répondre de leurs crimes devant les juridictions internationales et que cela ne s’arrête pas seulement à Rombhot. Lorsque des personnes se lèvent, prennent des armes, s’organisent pour écourter volontairement la vie de leurs compatriotes ou à d’autres personnes, ce qui vient d’arriver à Rombhot montre que quel que soit le temps que la justice prenne, elle les rattrapera.
RJDH : Quel sera votre message aux Centrafricains suite à ce transfert?
MZ : Le message, c’est de dire qu’il faut que les uns et les autres croient à la force de la loi. Nous sommes des citoyens. Nul n’est au- dessus de la loi. Nous sommes des citoyens, nous sommes dans un pays et c’est un Etat de droit. Le pays est en difficulté, c’est vrai, mais l’un des signes que nous revenons progressivement à avoir tous les attributs de l’Etat de droit. C’est que déjà en interne, la Cour Criminelle de la République Centrafricaine commence à juger les criminels ; la CPS se met progressivement en place et cette traduction vers la CPI montre que quelque chose bouge vers le droit et la justice.
RJDH : Martin Ziguélé, nous vous remercions.
MZ : C’est moi qui vous remercie.
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