Départ des troupes gabonaises du Centrafrique : « La faute de quelques-uns ne doit pas masquer les sacrifices de tous » (Alain-Claude Bilie-By-Nze)
https://lalibreville.com/ Par Marceau Ndong Ossa 16 septembre 2021
Hier, le ministère de la Défense a annoncé le retrait du contingent gabonais en RCA après 25 ans de présence ininterrompue. En cause, des accusations d’exploitation et d’abus sexuels pesant sur certains éléments.
« Soutien total aux forces de défense de notre pays qui méritent autre chose que l’opprobre, après deux décennies passées à défendre la sécurité des populations et des institutions de la RCA. La faute de quelques-uns ne doit pas masquer les sacrifices de tous », a réagi tôt ce matin sur son compte Twitter le ministre des Transports, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Après 25 ans de présence ininterrompue sur le terrain, le Gabon se retire du « bourbier » centrafricain
https://lalibreville.com/ Par Marceau Ndong Ossa 15 septembre 2021
C’est ce qu’indique le ministère gabonais de la Défense à travers un communiqué diffusé ce mercredi 15 septembre. Une décision prise par l’ONU en raison d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels causés dans en Centrafrique par le contingent gabonais.
Communiqué du ministère de la Défense de la République du Gabon. « Ces dernières semaines, des faits d’une particulière gravité, contraires au Code militaire et à l’honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais n° 6 et n° 7 de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (MINUSCA), ont été rapportés au ministère de la Défense de la République gabonaise », indique le communiqué du ministère diffusé ce mercredi.
« Suite aux nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement, les Nations Unis ont décidé ce jour (mercredi 15 septembre 2021, NDLR) du retrait du contingent gabonais de la MINUSCA », poursuit le communiqué.
Celui-ci ajoute qu’ « en parallèle, une enquête a été ouverte au Gabon au sujet des faits allégués. Si ces faits sont avérés, leurs auteurs seront traduits devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur. »
« Le Gabon exige de son armée, sur comme en dehors de son territoire, un comportement irréprochable et exemplaire. Ceux qui contreviennent à cette exigence en subissent les conséquences », relève en outre le ministère gabonais de la Défense, qui rappelle que « depuis 25 ans et sans interruption, le Gabon a marqué son attachement à accompagner la République sœur de Centrafrique dans sa quête de paix, de sécurité et de stabilité ».
Conséquence, conclut le ministère dans son communiqué : « en attendant les conclusions de l’enquête, le bataillon gabonais est rappelé ».
Toutefois, on ne sait si le retrait des troupes gabonaises du Centrafrique est motivé par cette unique raison. On peut en effet observer qu’après 25 ans de présence de l’ONU sur le terrain, la situation en RCA ne fait qu’empirer. « C’est un véritable bourbier », a jugé encore récemment un responsable onusien.
Par ailleurs, des missions du type de celle de la MINUSCA coûtent chères aux pays qui y participent. De l’ordre de plusieurs centaines de milliards de francs CFA par an. En faire l’économie alors que la crise de la Covid-19 n’est pas encore tout à fait passée n’est probablement pas vu d’un mauvais œil du côté de Libreville. Ce qu’avoue à demi-mot un haut-gradé gabonais en lâchant cette formule : « à toute chose, malheur est bon ».
Pour rappel, des faits similaires d’exploitation et d’abus sexuels à l’encontre de civils avaient pesé il y a quelques années sur les contingents français et rwandais présents en Centrafrique.
Centrafrique: pourquoi l'ONU renvoie les casques bleus gabonais de la Minusca
https://www.rfi.fr/ 15/09/2021 - 22:44
Les Nations unies renvoient les casques bleus gabonais évoluant au sein de la Minusca chez eux, insatisfaite de la réaction de Libreville aux allégations d'exploitation sexuelle et d'actes sexuels sur mineurs en RCA. Depuis 2017, le Gabon était sous surveillance. L’ONU estime que les enquêtes n’ont pas avancé comme elles auraient dû, et son secrétaire général peut demander le retrait des contingents dont l'inconduite sexuelle est avérée.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
Après la découverte des allégations d’abus sexuels, notamment sur mineurs, commis par des casques bleus gabonais de la Minusca depuis 2015, le contingent gabonais tout entier était sous évaluation depuis quatre ans. Le comité chargé de la bonne mise en œuvre de la résolution 2272 attendait de Libreville la mise en place d’enquêtes pour clarifier les choses, et éventuellement de cours martiales si les faits avaient été confirmés.
Seulement voilà, à New York, on se plaint du faible nombre d’enquêtes ouvertes, du manque de communication sur les nominations d’enquêteurs, et surtout donc, de l’absence de résultat. Après avoir eu vent de cinq nouveaux cas dans une zone décentralisée de Centrafrique récemment — 32 cas en tout en quatre ans —, la Minusca a dépêché une mission sur les lieux, et l’ONU a informé Libreville la semaine dernière qu’un enquêteur devait être nommé dans les cinq jours ouvrables, et que l’enquête soit conclue sous 90 jours.
En attendant, les Nations unies ont aussi pris la décision de renvoyer les 450 soldats Gabonais chez eux immédiatement, comme le prévoit la résolution 2272. Des casques bleus de la zone devraient être redéployés pour les remplacer aux cinq points où ils étaient basés.
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