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Centrafrique : des éléments de la LRA veulent se rendre

https://www.dw.com/ 21.01.2022

L'Armée de résistance du Seigneur est l'un des groupes armés les plus violents en Afrique. Une partie du groupe vient de demander à déposer les armes en Centrafrique.    

La LRA, fondée en 1987 dans le nord de l'Ouganda afin de chasser le président Museveni du pouvoir et d'instaurer un Etat de droit chrétien, semble avoir perdu son influence en Centrafrique.   

Après avoir été chassés du pays par l'armée ougandaise, les combattants de la LRA ont semé la terreur dans les pays voisins de la région, politiquement instables, notamment au sud du Soudan.  

Jadis crainte, aujourd'hui peu influente

Les combattants de la LRA sont aujourd'hui comparables à des bandes criminelles qui se déplacent pour assurer leur subsistance, en pratiquant des raids sur des villages ou en faisant le trafic de l’ivoire. 

En manque de soutien, plusieurs éléments du groupe envisageraient de se rendre. 

Le gouvernement centrafricain a réagi à cette demande des rebelles de la LRA. Selon, la ministre de l'Action humanitaire, Virginie Baïkoua, au micro de la DW, la requête serait à à l’étude. 

"Ils ont décidé de déposer les armes. J'ai même appris, d’après les informations que j'ai, que Joseph Kony veut prendre la nationalité centrafricaine et rester en Centrafrique. C'est une bonne chose ! Mais après cela, il faut regarder les contours et il y a une réflexion qui est en train d'être menée", confirme la ministre, alors que le chef emblématique Joseph Kony reste introuvable mais pourrait faire son retour en Centrafrique.

Le degré d'atrocité commis par la LRA en République centrafricaine est énorme mais les données sur le nombre de victimes varient selon les sources.

Les Nations unies avancent le chiffre de plus de 100.000 personnes tuées par la LRA. Plus d'un million de personnes auraient été déplacées à cause des violences perpétrées par ce groupe.  

Demande de jugement de la part des victimes

Aubin Kottokpinzé, enlevé par la LRA en 2008, est en première ligne dans la lutte contre sa présence en République centrafricaine. Aujourd'hui président de l'association des victimes de la LRA, il prend acte de cette possible reddition et plaide pour un procès.

"Nous saluons le fait que les rebelles ougandais quittent notre pays et déposent leurs armes. Notre souci est que notre Etat et la communauté internationale assument leurs responsabilités et reconnaissent nos souffrances. Mais nous voulons aussi que les auteurs de ces crimes soient jugés. Nous demandons au gouvernement centrafricain de nous soutenir dans notre quête de justice devant la Cour pénale internationale", prévient l'ex-victime du groupe armé.

Pendant ce temps, le fondateur et chef de la LRA, Joseph Kony, qui fait l'objet depuis 2005 d'un mandat d'arrêt international délivré par la Cour pénale internationale (CPI), est toujours dans la nature. Son lieu de résidence reste jusqu'à ce jour inconnu.

 

 

Centrafrique : la difficile cohabitation entre les anciens rebelles et leurs victimes

https://www.dw.com/ 21.01.2022

En Centrafrique, les victimes d'anciens rebelles manifestent leur mécontentement à l'idée de cohabiter avec leurs anciens bourreaux.

La scission entre Ali Darassa, chef d'état-major de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), et son adjoint Hassan Bouba, désormais ministre de l'élevage, ainsi que la mort du numéro 2 Didier Wangay, ont entraîné une vague de défection au sein de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC). 

L'UPC est membre de la Coalition des patriotes pour le changement de François Bozizé. Plusieurs officiers de cette organisation ont donc déposé les armes.

Parmi eux, Oumar qui a témoigné à la DW : "Ce qui m'a contraint à sortir, c’est que notre pays a retrouvé la paix et, j'aimerais que ça se poursuive jusqu'à la fin. Nous allons accompagner cette paix jusqu'à sa consolidation. Les frères que nous avons rencontrés ici, nous les acceptons. Nos amis Russes, les Forces armées centrafricaines et le capitaine qui a reçu nos éléments nous ont bien accueillis. Nous n'avons pas faim, il n'y a pas de menaces et nous souhaitons rester ainsi jusqu'à la fin."

Une population hésitante

Le gouvernement affirme qu’il viendra à bout sous peu de la rébellion en Centrafrique. Mais les armes déposées par certains rebelles ne suffisent pas à convaincre la population de leur bonne volonté.
 
Cécile, une habitante d’Alindao, a été violée par les rebelles de l'UPC. Elle a depuis quitté son village d’Alindao et vit à Bambari, une localité où les rebelles sont regroupés provisoirement.
 
"Nous avons été violées. Beaucoup sont mortes, d'autres sont devenues folles. Nous vivons dans la honte. Nous n'avons pas de paix intérieure, nos habitations ont été incendiées et nous ne savons quoi faire. Et désormais on va les former pour les incorporer dans l'armée ? Mais alors nous, qu'allons-nous faire ?", se demande-t-elle

Vers une totale impunité? 

En acceptant de déposer les armes, les anciens rebelles bénéficient d’une amnistie. Mais leur nouvelle vie est mal acceptée par leurs victimes.
 
Enock Fortuné Binguidé, président de l'association des victimes est consterné : 

"Depuis que les éléments de la CPC ont été désarmés dans les villages de Tagbalé et Alindao, les habitants vivent dans la peur. Il faut rappeler qu'en 2013, les rebelles ont tué 54 personnes et incendiés 300 maisons dans les villages de Atcha, Kpohoropko, Mokokpolo et Boy-Kette, poussant 6.000 personnes à se réfugier à Bambari, sur le site de Sangaris, et 5.000 autres à Ngakobo. Pourquoi le gouvernement et la Minusca traumatisent les victimes en laissant ces rebelles qui ont commis des crimes les défier, en les laissant se promener le jour comme la nuit dans Bambari ?"    

Face à la crainte des victimes, les services du programme de désarmement et réinsertion indiquent qu’une mission de travail se rendra à Bambari pour recenser les rebelles désarmés, faire le point sur les poursuites individuelles ou collectives et, si nécessaire, le rapatriement de certains d’entre eux. 

En attendant, les victimes et leurs anciens bourreaux cohabitent à Bambari. L’impunité accordée à ces anciens rebelles, destinée à inciter les autres à déposer les armes à leur tour, est très mal vécue par la population civile. Certains pourraient être tentés de se faire justice eux-mêmes.

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