https://www.lemonde.fr/ 13 avril Par Pierre Lepidi
« Je suis impatient de survoler le Sahara et de faire des escales sur le territoire africain, confie au Monde l’astronaute. Dans la station spatiale, je regardais longuement l’Afrique, j’étais impressionné par sa dimension. La projection d’une sphère sur une carte obligeant à réduire certaines parties, le continent est en réalité plus vaste qu’on ne le croit. J’étais aussi émerveillé par la diversité des paysages, y compris dans le désert… »
Son vol s’inscrit cette fois dans le cadre d’un convoyage pour l’association Aviation sans frontières. Celle-ci a été créée par trois pilotes pendant la guerre du Biafra (de 1967 à 1970). Elle compte aujourd’hui 800 bénévoles et fournit un appui logistique à plus de 120 ONG et organisations internationales telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), Handicap International, Action contre la faim, la Croix-Rouge française, Mécénat chirurgie cardiaque…
L’association agit en Centrafrique et en République démocratique du Congo (RDC), dans des zones où seule l’aviation de brousse permet d’accéder à des populations pour transporter de l’aide humanitaire ou prendre en charge des réfugiés et des malades.
« La principale fonction de cet avion sera de transporter des médecins ou des infirmières dans des régions où seul un avion permet de se rendre car les routes sont inaccessibles ou trop dangereuses, explique Gérard Feldzer, président d’Aviation sans frontières. Notre association permet un appui logistique à des ONG dans des zones où intervient l’ONU. » Les Nations unies sont aujourd’hui la principale source de financement de l’association qui fonctionne aussi avec une vingtaine de partenaires (Air France, Direction générale de l’aviation civile, Michelin, Aéroports de Paris…)
« Hâte de mettre l’aérien au service de l’humanitaire »
A travers son projet Les Ailes de l’avenir, l’association Aviation sans frontières est également active en France, au sein de quartiers prioritaires ou en zone rurale. En 2020, elle a permis à 16 personnes, âgées de 15 à 29 ans, de voler à bord d’un appareil conçu par des élèves de Sup’Aéro Toulouse et d’acquérir des premières notions de pilotage.
Le Cessna Grand Caravan EX qui a décollé du Bourget est considéré comme un « tout-terrain des airs », capable d’accueillir 12 passagers et de transporter 1 tonne de fret. Grâce à ses pneus larges et un train d’atterrissage renforcé, il peut atterrir sur des pistes en latérite, assez courtes. « Ces avions sont très robustes, indique Vadim Feldzer, administrateur d’Aviation sans frontières. Ils demandent une qualification spéciale. »
Thomas Pesquet, qui a commencé sa carrière chez Air France en 2006 et compte 2 300 heures de vol sur Airbus A320, a dû suivre une nouvelle formation. « Son instructeur m’a dit que sa progression avait été fulgurante, raconte Jean-Claude Cuisine-Etienne, qui a délivré la qualification. Le pilote analyse et réagit très vite, y compris pour les pannes moteur. »
L’ONU exige que les pilotes aient 50 heures de vol avant de partir en mission. Thomas Pesquet, malgré six sorties extravéhiculaires au cours de ses deux séjours dans la station spatiale internationale, ne pourra pas effectuer ses premiers vols dans la brousse centrafricaine au terme de ce premier convoyage. « Il va faire ses heures et viendra ultérieurement nous donner un coup de main, indique Gérard Feldzer. On sent qu’il a envie d’être utile et de s’investir sur le terrain. »
« J’ai hâte de partir à l’aventure et de mettre l’aérien au service de l’humanitaire », a conclu Thomas Pesquet qui a reçu comme dernier hommage un water salute, un passage de son avion sous les gerbes d’eau des pompiers de l’aéroport, quelques instante avant le décollage.
Pierre Lepidi
L'astronaute Thomas Pesquet s'envole de nouveau... vers la Centrafrique
Par Le Figaro avec AFP Publié le 13/04/2022 à 20:16, mis à jour le 13/04/2022 à 20:53
« J'adorerais aller sur le terrain, parce que c'est vraiment là où je me sens utile »
Thomas Pesquet
Thomas Pesquet, rentré de sa deuxième mission à bord de la Station spatiale internationale en novembre, met à profit sa formation de pilote de ligne pour cette association, dont il est parrain. Aviation sans Frontières livre des vivres et des médicaments et effectue des évacuations sanitaires pour 120 ONG et organisations internationales.
Avion convoyé depuis les Etats-Unis
«L'avion permet de s'affranchir des pistes de brousse défoncées et des “coupeurs de routes”», des bandits qui agressent les automobilistes en Afrique, indique Jean-Yves Grosse, responsable des opérations aériennes pour Aviation Sans Frontières.
L'avion que l'astronaute pilote, un Cessna Grand Caravan flambant neuf, a été convoyé en février depuis le Kansas, aux États-Unis. Le Français fait partie des pilotes chargés de l'amener à bon port, même si l'ONG n'a pas précisé s'il irait au bout du trajet. Son itinéraire exact n'a pas non plus été dévoilé, pour des raisons de sécurité.
Formation en cours pour mener des missions
Pour remplacer son deuxième appareil vieillissant, l'ONG a encore besoin de 1,5 million d'euros, qu'elle cherche à réunir grâce à ses partenaires et des dons. Il manque encore quelques heures de vol à Thomas Pesquet pour être pleinement qualifié sur l'appareil - il n'est donc pas le commandant de bord - et pouvoir mener des missions à Bangui, en République centrafricaine, ou à Bunia, en République démocratique du Congo, les deux pays où Aviation sans Frontières déploie ses avions.
«J'adorerais aller sur le terrain, parce que c'est vraiment là où je me sens utile», a confié à l'AFP Thomas Pesquet peu avant son départ. Plus tôt, il s'était inquiété des conséquences à long terme de la guerre en Ukraine sur la coopération spatiale avec la Russie.
«On voit bien qu'on n'engage pas les coopérations de demain et, malheureusement, dans le spatial les projets se développent à cinq, dix, quinze ans, donc les conséquences de ce qui se passe en ce moment on les verra dans quelques années; elles ne seront pas positives, c'est certain», a-t-il regretté.
Thomas Pesquet s’envole de nouveau aux commandes d’un avion humanitaire
https://www.sudouest.fr/ 13/04/2022 à 17h35
L’ONG Aviation sans Frontières n’a pas précisé si Thomas Pesquet irait au bout du trajet. Son itinéraire exact n’a pas non plus été dévoilé, pour des raisons de sécurité
À peine revenu sur Terre, l’astronaute français Thomas Pesquet est de nouveau dans les airs, aux commandes d’un avion humanitaire qui a décollé mercredi vers la Centrafrique depuis l’aéroport parisien du Bourget.
« Je ne voulais pas seulement donner mon image, ou passer des messages de soutien, mais faire quelque chose de plus », a déclaré le spationaute de l’Agence spatiale européenne lors d’une conférence de presse organisée avant le décollage par l’ONG Aviation sans frontières.
Thomas Pesquet, rentré de sa deuxième mission à bord de la Station spatiale internationale en novembre, met à profit sa formation de pilote de ligne pour cette association, dont il est parrain.
Aviation sans frontières livre des vivres et des médicaments et effectue des évacuations sanitaires pour 120 ONG et organisations internationales. « L’avion permet de s’affranchir des pistes de brousse défoncées et des bandits qui agressent les automobilistes en Afrique », indique Jean-Yves Grosse, responsable des opérations aériennes pour Aviation sans frontières.
Pesquet s’inquiète de la situation en Ukraine
L’avion que l’astronaute pilote, un Cessna Grand Caravan, a été convoyé en février depuis les Etats-Unis. Le Français fait partie des pilotes chargés de l’amener à bon port. L’itinéraire exact n’a pas non plus été dévoilé, pour des raisons de sécurité.
Il manque encore quelques heures de vol à Thomas Pesquet pour être pleinement qualifié sur l’appareil et pouvoir mener des missions à Bangui, en République centrafricaine, ou à Bounia, en République démocratique du Congo. « J’adorerais aller sur le terrain, parce que c’est vraiment là où je me sens utile », a confié Thomas Pesquet peu avant son départ.
Plus tôt, il s’était inquiété des conséquences à long terme de la guerre en Ukraine sur la coopération spatiale avec la Russie. « Dans le spatial les projets se développent à cinq, dix, 15 ans, donc les conséquences de ce qui se passe en ce moment on les verra dans quelques années ; elles ne seront pas positives, c’est certain », a-t-il regretté.
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