Lu pour vous
(EcoMatin)
Sur les trois années à venir, le pays devra fournir des efforts dans le redressement de la balance des paiements, le gel des arriérés de dette intérieure et de l’administration des prix des produits pétroliers à la pompe.
Le conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods vient d’approuver un accord de Facilité élargie de crédit (FEC) de 38 mois d’un montant de 191,4 millions de dollars en faveur de la République centrafricaine.
Cet accord du Conseil d’administration est assorti d’un décaissement immédiat équivalent de 15,2 millions de dollars. L’allocation de ces fonds intervient après que des donateurs du programme aient gelé en 2021 un appui budgétaire devant aider le pays à faire face aux urgences liées à l’équilibre des finances publiques.
La conclusion de cet accord de plus de trois ans, intervient dans un contexte marqué par des menaces sur la stabilité économique de la RCA dont l’économie est pliée en deux par l’envolée des prix des produits pétroliers à la pompe en raison de la crise russo-ukrainienne, la hausse vertigineuse des denrées de grande consommation et la rareté des financements.
Pour ramener les donateurs à de meilleurs sentiments, les autorités ont dû apporter des garanties quant à la rationalisation des prix des carburants, soutenus à bout de bras par des subventions publiques asphyxiantes pour les caisses de l’Etat, l’ajustement des dépenses de l’Etat et surtout le report du paiement des arriérés intérieurs. Dans ce contexte, le gouvernement a sollicité l’aide financière du FMI pour répondre aux besoins de la balance des paiements du pays.
En plus du rééquilibrage de la balance des paiements du pays et du financement prolongé ainsi que du maintien des dépenses consacrées aux services publics de base, les fonds du programme seront également en priorité destinés aux dépenses d’éducation et de santé. «Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination de l’aide humanitaire, 3,4 millions de personnes soit 56% de la population, auront besoin d’aide humanitaire et de protection en 2023, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2022 », analyse le communiqué du FMI.
Les relations entre la RCA et les institutions de Bretton Woods ont été marquées ces deux dernières années par des désaccords profonds sur l’adoption de la cryptomonnaie par le pays. Mais, profitant de la présence de la délégation centrafricaine aux assises de Washington, le Vice-Président du groupe de la Banque Mondiale pour l’Afrique centrale et de l’Ouest, Ousman Diagana a annoncé aux autorités centrafricaines le satisfecit de son institution pour la bonne gestion du portefeuille des projets financés par le groupe de la Banque Mondiale en RCA.
S’agissant du réengagement du FMI en Centrafrique objet des échanges entre l’Administrateur de la RCA auprès du Fonds, Facinet Sylla et la délégation de ce pays, il a été question également du satisfécit de l’institution quant à la conduite des projets contenus dans le portefeuille du Programme de Facilité Elargie de Crédit dans le pays conclu le 20 décembre 2019 pour un montant de 115,1 millions de dollars et dont les derniers appuis budgétaires avaient été gelés en 2021.
Le nouveau programme couvrira donc la période 2023-2026 après que le Fonds qui s’est réuni le 26 avril 2023 pour conclure le dernier programme et approuvé le nouveau qui connaît une augmentation de 76 millions de dollars par rapport à l’ancien, a noté avec satisfaction toutes les réformes et mesures prises par la République Centrafricaine afin de rendre plus performantes les finances publiques et la situation économique du pays.
Le conseil d’administration du FMI approuve un accord de facilité de crédit prolongée de 191,4 millions de dollars américains avec la République centrafricaine
27 avril 2023
https://www.imf.org/en/News/Articles/2023/04/28/pr23129-IMF-Executive-Board-Approves-ECF-Arrangement-Central-African-Republic
Le Conseil d’administration du FMI a approuvé aujourd’hui un accord de facilité de crédit élargie (ECF) d’environ 191,4 millions de dollars américains avec la République centrafricaine.
Le programme soutenu par la FEC aidera à répondre aux besoins prolongés de la RCA en matière de balance des paiements, à soutenir les dépenses prioritaires pour les services publics de base dans le domaine de la santé et de l’éducation et à fournir un cadre politique pour faire avancer les réformes clés.
Le programme fait partie d’un effort coordonné des institutions financières internationales (IFI) qui vise à soutenir les habitants de la RCA et à éviter une crise humanitaire. Le programme contient d’importantes garanties de gouvernance pour l’utilisation des ressources du Fonds.
Washington, DC : Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un accord de facilité de crédit élargie (FCE) de 38 mois de 141,68 millions de DTS (environ 191,4 millions de dollars américains) avec la République centrafricaine. La décision du Conseil d’administration permet un décaissement immédiat équivalent à 11,3 millions de DTS (environ 15,2 millions de dollars américains).
Une décennie après la guerre civile de 2013, la RCA est confrontée à crise après crise, ce qui entraîne des difficultés exceptionnelles pour sa population et amène le pays au bord d’une crise humanitaire avec une insécurité alimentaire aiguë. Le pays reste l’un des plus pauvres du monde, avec près de 80 % des personnes vivant dans la pauvreté.
Les autorités ont réagi aux risques pour la stabilité macroéconomique et au déficit de financement de la suspension en 2021 de l’aide budgétaire liée aux donateurs en ajustant les dépenses, en rationalisant les subventions aux carburants et en reportant le nettoyage des arriérés intérieurs. Dans ce contexte, le gouvernement a demandé l’aide financière du Fonds pour répondre aux besoins du pays en matière de balance des paiements.
Le programme soutenu par le FEC fait partie des efforts coordonnés des IFI pour soutenir les habitants de la RCA. Il aidera le pays à répondre aux besoins de financement prolongés et à soutenir les dépenses pour les services publics de base, y compris dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination de l’aide humanitaire (OCHA), 3,4 millions de personnes – 56 % de la population – auront besoin d’aide humanitaire et de protection en 2023, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2022.
Les principaux engagements politiques comprennent i) la sauvegarde des dépenses prioritaires, ii) l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures, iii) le renforcement des douanes et de l’administration fiscale, iv) la rationalisation des exonérations fiscales, v) le renforcement de la gouvernance et de la transparence fiscales, vi) la réforme du marché du carburant et de la structure des prix du carburant,
À l’issue de la discussion du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« La République centrafricaine a été touchée par une confluence de chocs liés à la pandémie de COVID-19, aux bouleversements de la sécurité intérieure et à la guerre de la Russie en Ukraine. En conséquence, ses besoins humanitaires ont augmenté et l’insécurité alimentaire a continué de se détériorer avec jusqu’à 3 millions d’habitants touchés.
« Avec la suspension du soutien budgétaire par les donateurs, la RCA est confrontée à un compromis de financement difficile au moment où la demande de services publics par la population déjà affectée est la plus urgente et où l’environnement extérieur n’est pas favorable.
« L’arrangement ECF aidera à libérer de l’espace fiscal et à catalyser le soutien des donateurs aux services publics essentiels, ainsi qu’à fournir un cadre pour la mise en œuvre des réformes nationales. Grâce à un financement et à des réformes supplémentaires, les risques d’une nouvelle détérioration de la situation humanitaire seraient réduits et la durabilité des finances publiques serait renforcée.
« En ce qui concerne l’avenir, les autorités devraient poursuivre de profondes réformes budgétaires. La priorité est de renforcer l’administration douanière et fiscale et de rationaliser les exonérations fiscales afin d’accroître la mobilisation des recettes intérieures et d’élargir l’enveloppe des dépenses sociales. Le programme soutenu par le FMI contient d’importantes garanties de gouvernance pour l’utilisation des ressources du Fonds conçues pour aider le pays et sa population à éviter une crise humanitaire.
« Les autorités continueront de coopérer avec les institutions régionales sur le projet Sango et d’autres projets liés à la cryptographie afin d’assurer la cohérence avec le cadre juridique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
« Le soutien financier et technique continu des partenaires au développement reste essentiel au succès du programme. Compte tenu de son risque élevé de détresse d’endettement et de sa base de revenus limitée, la RCA devra poursuivre ses efforts pour mobiliser des subventions pour financer ses besoins économiques. Une coopération étroite avec les partenaires internationaux en matière d’aide humanitaire est également essentielle pour soutenir la population.
« Le programme économique de la RCA continuera d’être soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes convenues entre les institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à soutenir une augmentation de l’actif étranger net régional et qui sont en fin de compte essentiels au succès du programme. »
Mon commentaire