https://www.rfi.fr/ Publié le 11/05/2023 - 10:25
Au Tchad, nouvelle flambée de violences entre des éleveurs et des agriculteurs, dans la province du Logone Oriental, dans le sud du pays. Tout est parti, cette fois, de l'assassinat le 5 mai 2023, dans des circonstances non encore éclaircies, d'un important éleveur du canton de Goré, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Centrafrique.
Depuis, les éleveurs se sont lancés dans des opérations de vengeance qui se sont étendues à une bonne partie de cette région, faisant jusqu'ici une trentaine de morts et des dizaines de blessés, selon l'administration et des témoins.
« Nous demandons à ce que les forces de l’ordre fassent leur travail »
C'était vendredi matin, lorsqu'un éleveur arabe du nom de Beï est tué dans des circonstances troubles, même si l'administration et des agriculteurs assurent qu'il se trouvait alors en République centrafricaine voisine. C'est l'étincelle qui met feu aux poudres.
Des éleveurs armés de fusils et d'épées accourent rapidement, qui à moto, qui à cheval, et se lancent dès le lendemain dans des opérations de représailles dans les villages des environs, où ils vont faire six morts à Mballakoutou et Begoné.
Ils ne vont pas en rester là. Ces assaillants ont mis, depuis lors, à feu et à sang deux à trois villages de la région chaque jour, avec des bilans parfois lourds, comme dans le village de Don où ils ont fait il y a trois jours 15 victimes dont le chef du village, sans parler du bétail pillé ou encore des maisons incendiées.
Le chef du canton de Goré en appelle aujourd'hui aux forces de l'ordre. « C’était vendredi, les forces de l’ordre étaient là et n’ont rien fait, affirme Betoubam Allarassem Médard. Nous, nous demandons à ce que les forces de l’ordre fassent leur travail ».
Contacté par RFI, le ministre tchadien de l'Administration du territoire, Limane Mahamat, assure que le gouvernement de transition est en train d'analyser la situation avant d'intervenir. En attendant, des milliers de paysans ont déjà fui leur village, selon l'administration locale et des témoins.
Tchad : la communauté Kabba réclame justice après des attaques meurtrières
Alwihda Info | Par Info Alwihda - 10 Mai 2023
Suite à une tuerie survenue dans les cantons Békan, Goré et Kaba-Roangar au Tchad, les ressortissants de la communauté Kabba ont publié un communiqué de presse le 8 mai pour dénoncer ces violences.
Ils signalent que des chefs de villages avaient été arrêtés avant ces tueries et que plusieurs villages ont été attaqués, faisant 17 morts et plusieurs blessés parmi les autochtones.
Les ressortissants de la communauté Kabba exigent que les auteurs de ces actes soient arrêtés et traduits en justice, ainsi que le départ immédiat de plusieurs autorités.
Ils condamnent fermement ces actes barbares perpétrés sur les citoyens sans défense et préviennent qu'ils se réservent le droit de saisir les instances internationales et de se constituer en autodéfense si des mesures urgentes de sécurité ne sont pas prises.
Une incursion des rebelles tchadiens fait au moins 13 morts dans le nord-ouest de la Centrafrique
Par Yann French.china.org.cn Mis à jour le 11-05-2023
Au moins 13 personnes ont été tuées mardi par un groupe de rebelles tchadiens dans le nord-ouest de la République centrafricaine, a-t-on appris mercredi des sources concordantes.
Une faction des rebelles tchadiens a attaqué le village Béniarmin, à environ 14 km de Paoua, chef-lieu de la préfecture de Lim-Pendé (nord-ouest). Les assaillants ont tué 13 personnes et en ont blessé plusieurs autres, a confirmé Bernadette Méyo, première adjointe au maire de la ville de Paoua.
"Des rebelles tchadiens sont entrés sur notre territoire afin de se préparer pour renverser le régime de la transition tchadienne. C'est dangereux pour nous, leur présence a provoqué la panique au sein de la population avec de multiples exactions sur les civils ces derniers jours" , a indiqué Mme Méyo.
Une rencontre d'urgence a eu lieu après cette incursion entre les autorités centrafricaines et tchadiennes, alors que des détails seront communiqués dans les prochains jours, a fait savoir Timoléon Mbaïkoua, un député de Paoua.
Cette attaque intervient après que le gouvernement centrafricain a rejeté en avril dernier dans une note d'information la demande des rebelles tchadiens voulant s'installer sur le territoire de la Centrafrique pour préparer un assaut contre le régime tchadien, rappellent des observateurs locaux.
Source: Agence de presse Xinhua
Mon commentaire