EDITORIAL
LE MONDE Le 03.09.2016 à 10h20 • Mis à jour le 03.09.2016 à 12h25
Editorial du « Monde ». Normalement, le million et demi d’habitants du Gabon devraient vivre dans la richesse, santé et emploi garantis. Ce petit Etat d’Afrique centrale est l’une des grandes puissances pétrolières du continent – une sorte de Koweït africain. Mais les deux tiers des Gabonais vivent dans la pauvreté. Au fond, ce qu’il y a de plus tragique en ce lendemain d’élection présidentielle au Gabon, c’est cet arrière-plan politico-économique : la permanence d’un « système » qui entretient la misère.
Et sans doute faut-il attribuer une partie de la colère qui s’est emparée de nombre de Gabonais à l’issue de l’élection présidentielle du samedi 27 août à un sentiment d’impuissance face à un état de fait qui ne devrait pas être. La violence des manifestations et des combats de rue de ces quatre derniers jours à Libreville, la capitale, dépasse la seule contestation des résultats du scrutin. Elle témoigne d’un gros coup de ras-le-bol.
L’élection mettait en lice deux caciques du régime. D’un côté, Ali Bongo Ondimba, 57 ans, fils d’Omar Bongo, qui « dirigea » le pays quarante ans durant. M. Bongo Ondimba, élu une première fois en 2009, avait déjà vu ce résultat assez largement contesté. En face, son ancien beau-frère, plusieurs fois ministre du temps du président Omar Bongo, Jean Ping, 73 ans, décidé à en finir avec la dynastie régnante. Quelque 700 000 électeurs ont voté le 27 août, sous haute surveillance internationale. Mercredi soir, les résultats officiels donnaient la victoire à M. Bongo Ondimba : 49,80 % des voix, contre 48,23 % à son adversaire.
Prévarication et corruption
Score immédiatement contesté par l’opposition qui réclame un recomptage des votes et dont nombre de partisans sont descendus dans la rue. Emeutes, pillages, affrontements avec les forces de l’ordre, incendie partiel de l’Assemblée nationale, cinq morts au moins et des centaines d’interpellations : Libreville vit dans le chaos. Le QG de M. Ping est cerné par des troupes, qui retiennent en otage une bonne partie des dirigeants de l’opposition. Nombre d’observateurs internationaux s’étonnent de la façon dont le scrutin s’est déroulé dans le fief de la famille Bongo. Il y a matière à contestation.
Longtemps complice du « système » de prévarication et de corruption qui tient lieu de gouvernance à Libreville, la France s’est cette fois alignée sur la position de l’Union européenne : il faut republier les résultats, bureau par bureau. Le Conseil de sécurité de l’ONU a fait part de sa « profonde préoccupation ». M. Bongo Ondimba – qui, durant sept ans, a été assez largement incapable de rompre avec le « système » – ne veut rien entendre.
Que faire ? L’Union européenne se défie de toute ingérence directe. Elle aimerait que les organisations régionales, notamment l’Organisation africaine, fassent pression sur M. Bongo Ondimba et imposent ce recomptage des votes. Mais l’Organisation, au nom du sacro-saint principe de souveraineté, semble s’y refuser.
Solidarité mal comprise entre dirigeants africains ? C’est pourtant à eux qu’il revient de jouer franchement le jeu de la démocratie, de savoir quitter le pouvoir, d’interrompre ces lignées dynastiques – particulièrement en Afrique centrale – dans lesquelles une population africaine, jeune, urbaine et dynamique ne peut pas se reconnaître. Un vrai homme d’Etat se juge à son aptitude à céder la direction de l’Etat, justement. La longévité au pouvoir est le signe d’une « mal gouvernance » synonyme de corruption.
Plus on dure au pouvoir, plus on perd le sens de la réalité du terrain, du vécu du peuple au quotidus on dure au pouvoir, plus on perd le sens de la réalité du terrain, du vécu du peuple au quotidien.
Que les gabonais le veuillent ou pas, ils sont passés dans la phase de la dictature d'1 clan familial et d'1 pouvoir entaché par le sang, cela veut dire ce que cela donne comme symbole de gouvernance de ce pays.
Quand on gouverne plus de 50 ans, cela montre une certaine carence de compétence où l'on tend vers l'incompétence pure et simple.
Ce comportement de transmission du chef du village au fils en tant qu'héritier du père est très rétrograde. Même à notre époque, on fait lés élections pour élire 1 chef de village.
Sachez perdre en bon perdant que d'être 1 mauvais perdant dont le pouvoir est déjà entaché de sang.
Quand 2 candidats à l'élection présidentielle s'autoproclament vainqueur, il y a obligatoirement 1 passage en force ou une magouille de bourrage d'urne.
Nous avons vu le cas extrême d'intervention étrangère sur les élections en Côte d'Ivoire en 2010, où la communauté internationale a pataugé dans la boue, à cause des décisions obscures. Or il était facile et simple de recompter le nombre des bulletins dans les urnes, comme avait proposé Laurent GBAGBO, mais la communauté internationale en a décidé autrement. Comme quoi cette tache est devenue indélébile pour le continent africain.
" Pauvre africain qu'est-ce que tu manques de méthode et d'organisation ? " » lire la suite
LORSQU'ON RECOMPTE, LES VOIX, C'EST POUR SAVOIR QUI A REELLEMENT GAGNE. C'EST UNE FORMULE POURTANT SIMPLE QUI AURAIT PU
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